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Sécurité au volant : prévenir le risque routier des TC

Lors des Safety Days, le 22 octobre dernier, Mathilde Messier, animatrice sécurité environnement chez Terrena, pilotait l’escape game virtuel « Panique sur le parking » à l’usine d’aliments Bellanné de Cholet (Maine-et-Loire). « Les TC devaient retrouver les causes d’un presqu’accident intervenu sur le parking à travers différents indices et préconiser des actions pour qu’il ne se reproduise pas. »

La sécurité routière représente un enjeu important pour les entreprises : environ 20 % des accidents mortels au travail sont en effet liés aux accidents de la route, selon l’Iris (Institut national de recherche et de sécurité). D’où l’importance pour les entreprises d’insister sur la nécessité de bien organiser les déplacements en amont et de bannir les comportements à risque.

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Outre les accidents de livraison qui, malheureusement, endeuillent encore régulièrement l’agrodistribution, les TC sont particulièrement concernés par les risques routiers en raison, notamment, des distances qu’ils parcourent chaque année dans des conditions parfois compliquées. Le document unique d’évaluation des risques professionnels doit d’ailleurs les mentionner, que ce soit les risques sur site ou hors site (circulation sur les voies publiques, nouvelles technologies de l’information, heurts et chocs), avec les cas particuliers liés aux trajets en milieu rural comme la collision avec un engin agricole. Ce DU constitue une obligation mais également un outil pour la communication et la formation autour des risques et de la prévention.

1 Préparer les déplacements

Éviter les déplacements grâce au déploiement des solutions de visioconférence semble davantage accepté depuis la crise du covid, mais la présence terrain est fondamentale pour les TC. D’où l’importance de l’organisation des prises de rendez-vous afin d’optimiser les itinéraires et de limiter les temps de conduite, notamment de nuit. Le calcul du temps de déplacement doit intégrer aussi des moments de pause (au moins toutes les 2 h 30) et les aléas liés aux conditions météorologiques dans le respect du code de la route.

2 Bien régler le poste de conduite

Choisir des véhicules dotés des équipements de sécurité (ABS, airbags, surveillance de la pression des pneus) fait partie des indispensables, tout comme s’assurer de la présence dans le véhicule des équipements et documents (gilet de sécurité, triangle de signalisation, carte grise, certificat d’assurance, trousse de secours…). Lors de la réception d’un véhicule de fonction qui ne peut se faire qu’en présentant un permis de conduire valide, le garage remet un guide de sécurité précisant des éléments clés comme le bon réglage du poste de conduite (siège, rétroviseur, tour systématique de la voiture avant le départ, propreté du pare-brise et des lunettes du conducteur…). Avant de partir pour un déplacement, la vérification visuelle du véhicule comporte 7 points : le liquide de nettoyage pour le pare-brise, le bon état des essuie-glaces, les ampoules des clignotants, feux stop et phares, la pression des pneus (dont celle de la roue de secours), le liquide de refroidissement, le liquide de frein (quand c’est possible), le niveau d’huile.

3 Utiliser le téléphone à l’arrêt

L’utilisation du téléphone durant la conduite présente de vrais risques, même avec un kit main libre. Pour réduire cet usage, l’INRS préconise de l’interdire même en kit main libre, de fixer les plages d’appel durant des temps d’arrêt (et pendant le temps de travail) et d’intégrer ces temps de communication à l’arrêt dans le calcul du temps de déplacement. La sollicitation alcool de la part des interlocuteurs a longtemps été une question difficile, d’où l’importance de l’intégrer au règlement intérieur. La formation sécurité comporte des modules sur la sensibilisation aux addictions.

4 Prendre garde aux baisses de vigilance

L’air frais, le café ou la musique à fond ne permettent pas de réduire les risques liés à l’endormissement au volant, contrairement aux idées reçues. Mieux vaut bien préparer son déplacement, prendre garde aux médicaments que l’on consomme (et donc apprendre à lire les pictogrammes pour ne pas conduire après certains d’entre eux) et, de façon générale, adopter une bonne hygiène de vie. « Il faut aussi reconnaître les signes de baisse de vigilance », souligne Mathilde Messier qui intervenait lors de la session Sécurité au travail organisée le 11 octobre dernier par l’Aftaa (Association française des techniciens de l’alimentation et des productions animales). La difficulté à maintenir une vitesse et une trajectoire constantes, le manque de concentration, l’inattention à la signalisation ou au trafic, l’endormissement non contrôlé, des périodes d’absences sont autant de signes d’une baisse de vigilance. Avec un mot d’ordre : si la fatigue vous prend, il faut s’arrêter, même s’il ne reste « que » 30 minutes de route.

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